mercredi 18 mai 2011

Bio jusqu'au bout des ongles !

Une équipe de 11 éco-citoyens s’est rendue le 16 mai à la ferme maraichère  RiedOasis pour une visite un peu particulière. Après une présentation par Matthieu FRITZ de l’origine de son projet de « retour à la terre », de ses fortes convictions et de son lent apprentissage du  métier, nous avons pu faire le tour des serres et des planches de légumes en pleine croissance.  L’explication s’est ensuite orientée vers la lutte « biologique » contre  les « mauvaises herbes ». A cette connotation négative, Matthieu préfère le terme d’adventices.  Si  ces plantes sont en effet nuisibles par la concurrence qu’elles imposent aux  plantes  cultivées, elles peuvent aussi constituer un marqueur des caractéristiques du sol. Ainsi, en sol lourd, plutôt argileux et basique , on va trouver du liseron, du chiendent, du chenopode, de l’amarante. 
 
Puis nous passons aux travaux pratiques et les volontaires se mettent au travail avec entrain  au cœur d’une planche de poireaux fraichement repiqués. Dans cette zone autrefois prairie et récemment mise en culture, sur une dizaine de mètres, le chiendent menace d’étouffer totalement les jeunes plants. Un alignement rigoureux a permis de mécaniser le nettoyage entre les rangs. Par contre, au plus près des plants,  rien ne remplace l’arrachage manuel quand on s’interdit le recours aux herbicides toxiques.
Le contact direct avec une terre bien grumeleuse comme du « couscous » décrit par les microbiologistes Lydia et Claude Bourguignon  est une joie. La sensation d’un  sol bien vivant recrée le lien avec l’origine de notre alimentation dont dépend notre santé. L’inconfort de la position fait aussi prendre conscience de l’exigence et du travail que représente la culture biologique. Il faut savoir ce que l’on veut ! Les produits bio que le consommateur trouve toujours trop chers prennent  soudainement une valeur inestimable en regard des efforts à fournir. 

Les mains travaillent et l’esprit est libre. Les discussions vont bon train dans les rangs et l’ambiance est plutôt joyeuse. Après une heure de sarclage, plusieurs dizaines de mètres sont traités. C’est un coup de main à la fois symbolique mais important pour confirmer notre engagement citoyen auprès des agriculteurs  comme Matthieu qui se sont lancés avec courage dans cette aventure. C’est aussi une riche prise de conscience.
La soirée se termine par un pique nique semi-improvisé et convivial sous la grange où, tout naturellement, la discussion se porte sur l’alimentation et les plaisirs de la table. Un petit air d’accordéon salue les premières étoiles avant un repos bien mérité.
L’initiative est sans aucun doute à renouveler.